Différents facteurs interviennent dans les sensations de douleur ressenties par les femmes atteintes d’endométriose :
Les lésions – l’immobilité – le cerveau
Les lésions d’endométriose vont déclencher un phénomène inflammatoire qui sera source de douleur et de névralgie.
Les tissus et organes, atteints par l’endométriose peuvent perdre en mobilité, être contractés et éventuellement adhérents.
Cette immobilité peut également se répercuter sur le péritoine* ou les organes voisins.
Un organe qui perd de sa mobilité va devenir douloureux et peut rencontrer des difficultés à remplir sa fonction.
Les nerfs vont transmettre au cerveau différents messages pour prévenir du danger et générer une réaction de notre part.
La douleur va alors être ressentie d’une manière plus ou moins forte d’une femme à l’autre en fonction de son vécu, de son état mental et émotionnel.
Un évènement traumatisant** peut également modifier le fonctionnement cérébral et entrainer une hypersensibilité à la douleur.
Ce mécanisme complexe de la douleur explique pourquoi l’intensité de la douleur ressentie par les femmes n’est pas proportionnel à la taille des lésions, ou à leur nombre.
Compte tenu de ces éléments, voici des pistes à explorer en complément d’une éventuelle prise en charge médicamenteuse pour diminuer l’intensité des douleurs et vivre mieux avec l’endométriose.
Remettre le corps en mouvement pour réduire les douleurs
Le mouvement permet de redonner de la mobilité aux organes, assouplir les adhérences, éviter les congestions pelviennes.
Pratiquer une activité physique est un premier moyen de retrouver cette mobilité. Peu importe l’activité, l’essentiel est de bouger, avec un niveau d’intensité physique adapté à vous, pour vous sentir bien.
Par exemple, la marche, le yoga, le pilates, sont particulièrement appréciés par les femmes atteintes d’endométriose.
L’ostéopathie et la kinésithérapie sont des approches douces qui permettent de redonner de la mobilité aux tissus, organes et fascias via des manipulations internes ou externes (uniquement en externes pour l’ostéopathie).
La naturopathie, grâce à son approche globale, permet d’utiliser certaines plantes et certaines huiles essentielles ayant des propriétés anti-spasmodique, anti-inflammatoire et antalgique. Elles peuvent contribuer à diminuer les contractions utérines, les crampes digestives et toutes autres douleurs de crispation et aider à la détente globale du corps et de l’esprit.
Réguler la sensibilité à la douleur au niveau cérébral :
Prendre du temps pour faire des choses qui vous font plaisir, vous détendent, vous permettent de couper avec votre quotidien s’il est stressant.
Rééquilibrer la balance entre les activités subies, stressantes et inversement. Tout ce qui vous fait du bien vous permettra de diminuer le stress et d’augmenter votre bien-être implantera positivement le ressenti des douleurs.
Les évènements traumatisants** peuvent également impacter votre sensibilité à la douleur en modifiant votre fonctionnement cérébral. Pour travailler sur son état psychique, il est possible de se faire accompagner via des thérapies comme la psychothérapie ou l’hypnothérapie.
La sophrologie et la méditation par différents leviers d’actions permettant de se reconnecter à son corps, à ses sensations, de réguler ses émotions et d’être dans le moment présent, vont également permettre d’agir directement sur le fonctionnement cérébral et la sensibilité à la douleur.
Les douleurs ressenties par les femmes atteintes d’endométriose étant liées à différents facteurs, il apparait utile de combiner différentes prises en charge dans l’objectif d’avoir un résultat optimal.
*Péritoine, définition Larousse : Membrane séreuse tapissant les parois de l’abdomen (péritoine pariétal) et la surface des viscères digestifs qu’il contient (péritoine viscéral). (P.N.A. peritoneum.) Le péritoine recouvre complètement le tube digestif et les organes adjacents. Il délimite une cavité virtuelle, la cavité péritonéale, dans laquelle se déplacent les anses intestinales.
** Les évènements traumatisants peuvent être de plusieurs types :
- évènement singulier récent ou qui s’est produit dans le passé (agression, accident, …)
- expérience éprouvante, répétée et prolongée (négligence continue pendant l’enfance, sévices physiques, harcèlement, …)