J’ai entrepris de m’attaquer à un sujet assez complexe et j’ai essayé le plus simplement possible de faire la lumière sur ce que nous pouvons ressentir.
L’objectif est de trouver grâce à la naturopathie, quels sont les outils qui peuvent aider à retrouver une libido au top !
Concrètement qu’est-ce que la libido ?
Tout d’abord, définissons ce qu’est la libido ? C’est une pulsion psychobiologique stimulée par une manifestation intérieure, un fantasme ou par une manifestation extérieure d’un signe.
La libido possède une composante biologique et neuroendocrinienne. Ainsi, le mécanisme de la libido implique le système limbique et le cortex cérébral, c’est-à-dire les neurotransmetteurs et les hormones sexuelles qui se situent à l’intérieur du cerveau.
En résumé, le désir sexuel est à la fois une question biologique, neuroendocrinienne et psychoaffective.
Mais plus concrètement, à quoi correspond le désir ?
Le désir implique des mécanismes excitateurs qui sont entre autres des hormones (testostérone, dopamine, œstrogènes) et des inhibiteurs[1] qui sont également d’autres hormones (prolactine, sérotonine et opioïdes). Ces inhibiteurs viennent impacter les mécanismes excitateurs et vont avoir une répercussion sur la libido.
En fonction de l’équilibre de ces hormones, la libido sera plus ou moins haute. Une bonne libido est un équilibre parfait entre toutes les différentes hormones. Vous l’aurez compris une baisse de la libido est causée par le fait que les inhibiteurs soient supérieurs aux excitateurs.
Et maintenant savez-vous comment fonctionne la libido chez la femme ?
Le désir sexuel chez la femme est conditionné par l’influence des hormones sexuelles qui sont situées dans la région de l’hypothalamus. La réponse sexuelle sera modifiée en fonction des récepteurs qui sont les œstrogènes, les androgènes et la progestérone.
LES TROUBLES FAITS
Qui sont-ils ?
Les rois des troubles faits sont entre autres les hormones. Que ce soit chez l’homme ou chez la femme les hormones varient. Bien entendu, les hormones varient plus chez la femme que chez l’homme du fait des cycles menstruels.
Qu’est-ce qu’est une hormone ?
Une hormone est une substance chimique sécrétée par les glandes endocriniennes qui sont l’hypophyse, l’hypothalamus et le pancréas. Ces hormones circulent dans le sang pour contrôler et réguler les glandes endocrines.
Chez l’homme, l’hormone majeure est la testostérone. Vous l’aurez compris, une baisse de testostérone et une augmentation prolactine (une autre hormone) fera varier la libido de l’homme. Eh oui, les hommes aussi peuvent avoir des soucis de libido !
Concernant la femme, les hormones principales sont les œstrogènes et la progestérone. Ainsi, lors d’un déficit en œstrogènes ; si la testostérone est en hausse alors la libido sera au beau fixe. En revanche, si la testostérone en baisse alors la libido sera dans les chaussettes !
Gardons en mémoire, pour le reste de l’article que la testostérone est l’hormone du désir que ce soit pour l’homme et pour la femme.
Avant d’aller plus loin, petit focus sur le fonctionnement des glandes endocrines de la femme :
Commençons par voir l’hypothalamus. C’est un régulateur pour de nombreuses fonctions vitales, émotionnelles et comportements sexuels. L’hypothalamus assure également les liaisons entre le système nerveux autonome et le système endocrinien. En sachant que le système endocrinien est responsable de la production des hormones.
Puis vient ensuite l’hypophyse, qui se trouve à la base de l’hypothalamus. C’est une très petite glande endocrine. La partie antérieure de l’hypophyse est l’adénohypophyse qui joue un rôle majeur dans le cycle menstruel.
L’adénohypophyse sécrète deux hormones spécifiques : la LH qui est l’hormone lutéinisante et la FSH qui est l’hormone folliculostimulante. Ainsi, le groupe LH et FSH sont appelés : les gonatrophines.
Ainsi, le déclenchement du cycle menstruel passe par le cerveau, car c’est sous l’action des hormones LH et FSH que les ovaires vont lancer le cycle menstruel. Les œstrogènes et la progestérone interviennent à ce moment-là.
Le plus important à retenir est l’axe hypothalamus –> hypophyse –> ovaires qui est un acteur majeur dans le cycle féminin.
Maintenant, si on regarde plus attentivement les différentes phases du cycle de la femme, on s’aperçoit qu’au moment de l’ovulation la libido de la femme est boostée. Cette augmentation est dû à l’afflux en masse d’œstrogènes dans le corps.
En revanche, une fois l’ovulation passée, les œstrogènes laissent placent à la progestérone et dans ce cas l’effet inverse se produira et la libido chutera.
Même si les hormones sont incriminées pour les troubles de la libido, n’oublions pas que celle-ci est induite par le cerveau. Être ouvert et alerte sur les messages de son corps est important, car d’autres facteurs peuvent venir également inhiber le désir comme : le stress (le cerveau est envahi par des pensées stressantes et des préoccupations), le rythme de vie, la charge mentale trop importante, la fatigue etc…
Le cerveau sera focalisé sur ces points d’attention et la « fonction » désir ne sera pas une priorité. Il faut savoir que le cerveau sait reconnaître les phases d’alarme c’est-à-dire qu’il va mettre en vieille toutes les fonctions dites « secondaires » pour ne garder de l’énergie que pour les fonctions vitales.
Mais concrètement quelles sont ces hormones liées à la libido et quels rôles jouent-elles ?
La dopamine, c’est l’hormone du bonheur. Ce neurotransmetteur[1] a pour rôle de modérer directement ou indirectement le désir sexuel par l’intermédiaire de la prolactine.
La recherche scientifique a établi la conclusion suivante : si le taux de dopamine est bas alors la libido sera basse.
L’action de la dopamine sur la prolactine est de contrôler son taux, car si l’hypophyse sécrète trop de prolactine alors il impact négativement le désir sexuel et entraine une baisse de libido.
L’ocytocine, c’est hormone sécrétée par l’hypothalamus. Cette hormone est libérée en réponse aux stimulations de la zone génitale. C’est l’hormone par excellence de l’amour, de la tendresse. L’ocytocine se libère lors d’un orgasme, d’un accouchement ou encore lors de l’allaitement.
Les œstrogènes, on ne les présente plus ! on sait désormais que cette hormone est sécrétée par les ovaires. Elle a pour rôle de libérer la libido chez la femme et d’influencer les neurones de l’hypothalamus pour qu’ils mettent en place l’action du désir. Ils sont également responsables de la lubrification du vagin.
Petite précision lorsqu’on ressent une sécheresse vaginale cela correspond à une baisse d’œstrogènes dans le corps. Les personnes prenant une pilule en continue par exemple sont de facto plus sujets aux sécheresses vaginales.
Les androgènes, sont un groupement d’hormones masculines dont la plus connue est la testostérone.
Mais aussi surprenant soit-il, la femme sécrète également cette hormone, certes en plus petite quantité. Chez la femme, ce sont les ovaires et les glandes surrénales qui sécrètent cette hormone.
De manière générale, la testostérone stimule le désir sexuel, c’est pour cela que cette hormone évolue au cours du cycle menstruel chez la femme, par exemple lors de l’ovulation la testostérone est à son pic dans le sang, car la femme sécrète plus de phéromones à ce moment du cycle.
La testostérone, est plus élevée lors de la phase lutéale (2nd partie du cycle) que durant la phase folliculaire (1ère partie du cycle).
AUTRE TROUBLE FAIT : DUALITE ENTRE LA PILULE ET LA LIBIDO
La prise de la pilule peut avoir plusieurs répercussions sur notre corps, mais concentrons-nous sur le lien avec la libido.
Nul n’est censé savoir que la pilule contient des hormones et que celles-ci vont avoir une action sur un acide aminé de notre corps : le tryptophane.
Il faut savoir que le tryptophane est à l’origine de la synthèse des hormones de la sérotonine et de la dopamine. Ces deux hormones sont essentielles pour la stabilité de notre humeur. Mais elles jouent également un rôle dans l’action du plaisir.
Autre action de la pilule, elle a une incidence sur l’augmentation du taux de SHBG (Sex Hormone Binding Globuline) qui est une protéine capable de rendre la testostérone (fabriquée par les ovaires) inactive.
Dernier point que nous mettrons en avant concernant l’action des contraceptifs hormonaux, c’est qu’ils entrainent une perte de lubrification et peuvent donc entrainer une sécheresse vaginale, des douleurs, des brûlures voire des picotements pendant les rapports.
Ainsi, nous pouvons tirer comme conclusion que si la dopamine, la sérotonine et la testostérone sont brimées alors l’impact se fera sur notre humeur et notre plaisir.
Mais alors quel est l’impact d’un contraceptif avec l’endométriose sur la libido ?
Pour rappel, l’endométriose est une maladie œstrogèno-dépendante et à ce jour, pour contenir la maladie un des traitements recommandés par l’ARS est la prescription d’une pilule en continue.
L’objectif de la pilule en continue est de bloquer les règles au niveau de l’appareil reproducteur et d’équilibrer la dose d’œstrogène produite naturellement par le corps. Cette action peut avoir une incidence sur la baisse de libido.
Autre technique utilisée avec l’endométriose qui impact également la libido : la ménopause artificielle qui a pour objectif de stopper la production d’œstrogènes par les ovaires. En revanche, cette option s’accompagne de lourds changements pour le corps, car elle a une action au niveau des agents reproducteurs et de l’ovulation au niveau du cerveau.
C’est à ce moment-là qu’entre en jeu une dualité intérieur avec d’un côté le contrôle de la maladie et de l’autre côté avoir une libido au top.
C’est pourquoi, il est important d’en discuter avec votre gynécologue, pour voir quel serait le meilleur contraceptif pour vous (si vous devez/ souhaitez en prendre un), afin d’avoir une bonne balance entre les deux.
[1] Neurotransmetteur : médiateur chimique libéré par une neurone.
[2] Inhibiteur = corps chimique qui empêchent une action.